24/11▷12/01/19 – JULIEN DISCRIT – CIRCUMFUSA, LES CHOSES RÉPANDUES AUTOUR – INTERFACE DIJON

24/11▷12/01/19 – JULIEN DISCRIT – CIRCUMFUSA, LES CHOSES RÉPANDUES AUTOUR – INTERFACE DIJON

Exposition personnelle Circumfusa, les choses répandues autour de Julien Discrit du 24 novembre au 12 janvier 2019 à Interface, Dijon.

 

Vernissage le samedi 24 novembre 2018 à partir de 18h

 

Chez Julien Discrit, la carte est en même temps récit et projection. Elle traduit l’expérience du monde d’un seul, tout en se gardant de vouloir instaurer une quelconque structure valable pour tous. « La cartographie n’est pas un exercice purement formel mais une façon de réfléchir, qui matérialise autant le visible qu’elle renvoie à l’invisible », se plaît à rappeler l’artiste. « Elle n’est pas adéquation au modèle mais représentation possible, c’est-à-dire mise en forme du réel ». S’il mobilise la géographie comme tentative de décrire et circonscrire le monde, s’il produit lui aussi des cartes, des systèmes d’enregistrement et de mesure, c’est en subjectivisant ces données qu’il fait oeuvre d’artiste. La carte et les systèmes de mesure font émerger du sens, bien que ce sens là ne soit pas celui du positivisme. Ce qui est produit n’est pas vérité d’adéquation, mais vérité intime. Et le sens est alors à comprendre comme direction et comme orientation à travers l’incertitude de l’existence. De manière significative et bien qu’il se défie des références trop unilatéralement ancrées dans l’histoire de l’art et des formes, Julien Discrit cite parmi ses points d’ancrages le tableau de Jan Vermeer Le Géographe. S’y matérialise en effet un certain type de rapport au monde, dont le sujet du tableau fait dès lors office de personnage conceptuel. Penché sur sa carte, les instruments de mesure à la main, un géographe laisse filer son regard par la fenêtre ouverte et s’abîme dans la contemplation d’un lointain. Mesure et imagination, rationalité et onirisme s’allient et se diffractent au prisme de cette figure centrale. […]

En réalité, toutes ces questions sont aussi et avant tout des questions de représentation. Comment produire une représentation du monde dont le représentant, c’est-à-dire celui qui produit la représentation, ne s’exempterait pas ? Tel est bien l’un des grands points d’achoppement de la pensée contemporaine. Représenter, c’est toujours se décoller de l’adhérence aux choses ; s’élever suffisamment pour parvenir à une vision surplombante. Représenter, c’est alors aussi forcément penser le monde non comme totalité mais comme feuilleté. C’est aussi et surtout présupposer qu’une telle position, celle du retrait, soit initialement possible.

Extraits du texte écrit par Ingrid Luquet-Gad pour l’exposition Le discret et le continu à la  galerie Anne-Sarah Bénichou, Paris.

Julien Discrit est représenté par la la galerie Anne-Sarah Bénichou, Paris.

Interface 
12 rue Chancelier de l’Hospital 21000 Dijon
Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h – ouvert durant les vacances de Noël