Jean Charles Blais – 10/07 au 29/08 – Galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence

Jean Charles Blais – 10/07 au 29/08 – Galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence

Exposition monographique Jean Charles Blais à l’occasion du 45ème anniversaire de la galerie du 10 juillet au 29 août 2020 à la Galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence.

Du 10 juillet au 29 août 2020, la Galerie Catherine Issert, qui célèbre cette année ses 45 ans, présente une exposition consacrée au travail de Jean Charles Blais. Représenté par Catherine Issert depuis 1981, Jean Charles Blais s’est fait connaître dans les années quatre-vingt pour ses peintures sur affiches arrachées. Comme une plongée dans la praxis de l’artiste, cette nouvelle exposition sera l’occasion de présenter les œuvres les plus récentes de Jean Charles Blais, des peintures inédites qui tissent des formes et des tournures inattendues avec son travail antérieur.

Comme le souligne Michaël Semff (1), « si les premiers travaux de Blais peuvent de prime abord sembler très différents de ceux de ses phases de création ultérieures, son œuvre n’en est pas moins marquée, jusqu’à ce jour, par des constantes essentielles. Du point de vue du contenu, l’attachement à la représentation de la figure prédomine et, du point de vue esthétique, la tendance à la fragmentation et au renversement permanent des proportions se manifeste, dès le début, par la coexistence de formats tantôt gigantesques, tantôt, comparativement, minuscules. » (2)

Investissant l’atelier comme un laboratoire, Jean Charles Blais conduit ses recherches en se laissant guider par les médiums et les procédés, avec au centre de ses préoccupations, le corps et sa représentation, la fragmentation, le renversement, le positif et le négatif, l’absence.

En peinture, Jean Charles Blais adopte une mise en péril volontaire, réfute les notions d’identité et d’inédit en s’appuyant sur un large champ référentiel dans lequel se croisent, entre autres et indifféremment, des ex-voto napolitains et le suprématisme. Au fil du temps, Jean Charles Blais a « constitué une collection d’images, de reproductions photographiques, une iconographie hirsute associée au goût [qu’il a] pour ce qu’elle décrit : prédominance du sujet, mais aussi détail d’une posture singulière, attirance pour des images déjà composées. Pas l’influence, non, l’observation d’un modèle, la copie instructive d’une complexité déjà disposée au regard. » (3)

En 1984, il déclarait : « Ce n’est ni la réflexion théorique, ni la définition d’un discours énoncé dans l’ordre de la pensée critique qui suscite l’évolution de ma peinture. Je travaille en ayant une grande confiance dans le processus de la peinture. » Cet attachement au processus a mené Jean Charles Blais à explorer de larges champs d’expérimentations : investissement de l’espace urbain (Métro Assemblée Nationale – Paris, Université Léonard de Vinci – La Défense / TRAM Alsace-Lorraine Nice), scénographie pour la compagnie Régine Chopinot, graphisme pour le Grand Théâtre de Genève, collaboration avec Jean Nouvel ou bien encore création d’œuvres numériques… En cela, la pratique de Jean Charles Blais est « fait[e] davantage de glissements que de ruptures, d’improvisations que de programmes. »
Son œuvre possède une ambiguïté et une polysémie complexe. Quelle que soit sa plastique, elle revient toujours à la même intention, celle de déclencher un récit par l’apparition d’une forme, celle-ci pouvant être à peine esquissée ou au contraire totalement construite. Car Jean Charles Blais aime à expérimenter « la persistance, la résistance à l’évanouissement des formes » et pour cela, joue des limites de la figure et de la composition. Un récit profond et silencieux qui représente plus qu’il ne démontre et dont le sens « est niché dans la forme, là où il y a quelque chose à voir, et, pour y voir plus clair, il faut parfois s’y prendre à plusieurs reprises. »

1 Michaël Semff, ancien directeur de la Staatliche Graphische Sammlung, Munich
2 In Evocation – Défense – Disparition, Michaël Semff, cat. exp. Jean Charles Blais, Musée Picasso d’Antibes, 2013, p.39
3 In Trop près, trop loin, Op. Cit, p.33

Galerie Catherine Issert
2 route des Serres 06570 Saint-Paul de Vence
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 13h et de 15h à 19h
+33 (0)4 93 32 96 92