20/09 ▷ 07/10 – Profondeurs – Galerie Faubourg 12 – Strasbourg

20/09 ▷ 07/10 – Profondeurs – Galerie Faubourg 12 – Strasbourg

Exposition collective  » Profondeurs » du 20 septembre au 07 octobre 2018
réunissant les travaux de Mario Baux-Costesèque, Roman Carvajal Pardo, Julie Chane-Hive, Elodie Marandon, Étienne Reutenauer, Emma Thiel,
Galerie Faubourg 12 Strasbourg.

 

« L’ ABÎME
Face à face avec la profondeur, l’homme, front penché, se recueille.
Que voit-il au fond du trou caverneux? La nuit sous la terre, l’Empire d’ombre.
Moi, courbé sur moi-même et dévisageant mon abîme, – ô moi! – je frissonne,
Je me sens tomber, je m’éveille et ne veux plus voir que la nuit. »

Victor Segalen1

 

L’humanité s’est toujours interrogée sur les forces et les mystères qui entourent notre existence. Aujourd’hui les connaissances scientifiques sont de plus en plus précises. Notre relation au monde est bousculée par des interactions et des connexions de plus en plus rapides. L’immensité de la planète est devenue observable. Sous les milliers d’objectifs, les hors-champs se font rares. Restent les profondeurs. Elles sont comme un dernier refuge aux instincts, rêves et mystères essentiels aux divagations de l’esprit. Elles déclenchent des peurs primaires et des croyances. Sous la surface, les couches de matières se succèdent et remontent au temps des origines. Témoins de l’évolution de la Terre, elles nous appellent à ralentir, contempler et écouter attentivement.

Notre exposition est conçue comme un labyrinthe aux murs semi-transparents. Au cours des déplacements, les couches de tissus recouvrent et découvrent les propositions artistiques. Les visiteurs sinuent entre des résurgences de pétrole en forêt, des écosystèmes extrêmes de sources hydrothermales et des visions subaquatiques étranges peuplées de poulpes et de fossiles. Ce cheminement est une lente plongée en apnée au sein d’un dédale dont les parois translucides modifient la perception des espaces. Les oeuvres semblent tantôt s’éloigner et tantôt se rapprocher les unes des autres. Entre ces murs devenus membranes elles s’écoutent et s’observent.

Cette exposition est un désir de prospection à la manière de Patricio Guzman dans Nostalgie de la lumière2. Dans son film, différentes quêtes individuelles ou collectives sont mises en parallèle dans le désert d’Atacama. Des astronomes plongent dans le ciel et étudient les étoiles, tandis que des archéologues creusent à la recherche de civilisations anciennes. Des femmes fouillent la terre, depuis la fin de la dictature, dans l’espoir de retrouver les corps de leurs proches disparus. Dans ces sols arides comme dans les profondeurs du monde, là où la vie semble être absente, la science, l’histoire, la politi que et la métaphysique s‘entremêlent.

Avec nos propres outils, nous observons ce qui nous entoure à partir d’indices, d’intuitions, de réflexions et d’intimes préoccupations. Qu’elles soient terrestres, aquatiques ou célestes, les profondeurs constituent un réservoir d’inconnues et de possibles faisant écho à nos questionnements sans fin. Les fonds sont incertains et c’est vers eux que nous allons.

1 – Victor Segalen, «Les Trois hymnes primitifs» dans Stèles, coll. Poésie, Gallimard, Paris, 1973 (é. o. 1912).
2 – Patricio Guzman, Nostalgie de la lumière, 2010, film couleur, son, 90 min, Atacama Productions-Blinder Filmproduktion-Westdeutscher Rundfunk, Chili-Espagne-France-Allemagne-E.U.

 

Galerie Faubourg 12
12 Rue du Faubourg de Pierre
67000 STRASBOURG