17/03 – 19H À 22H – KINO CLUB #80 : ATTICA DE CINDA FIRESTONE – LE SHAKIRAIL, PARIS

17/03 – 19H À 22H – KINO CLUB #80 : ATTICA DE CINDA FIRESTONE – LE SHAKIRAIL, PARIS

Projection de films rares le dimanche 17 mars de 19 à 22h à Le Shakirail, Paris.

 

Long métrage : « ATTICA » (1974) de Cinda Firestone

« Les prisons sont des lieux qui n’ont pas été pensés, en ce sens que leurs administrations ne pensent pas; qu’il n’existe qu’aucune solution, aucune évaluation rationnelle de n’importe quelle situation qui diffère légèrement de la norme. Le vide créé par l’absence de pensée est colmaté par des règles et par la crainte de créer un précédent (c’est-à-dire une règle qu’ils n’auraient pas encore établie). » Angela Davis, Autobiographie

Le Kino Club du dimanche 17 mars 2019 sera consacré aux révoltés d’Attica ; aux détenus massacrés par les forces de l’ordre, et avec leurs otages (des geôliers), en septembre 1971, alors que leurs revendications nous paraissent encore aujourd’hui aberrantes tant elles furent simples et humaines. On découvrira que ce massacre est emblématique des conditions de détention racistes et politiques, et surtout à l’encontre de la communauté noire américaine.
Le chef d’oeuvre Attica de Cinda Firestone vous sera donc entièrement traduit et montré !
Film rarement projeté autour d’un massacre d’Etat tout aussi rarement évoqué (à l’exception de clins d’oeil dans Les Pirates du métro, Un Après-midi de chien ou de La Fièvre du samedi soir). Le cinéma américain traditionnel en a été pourtant imprégné, et par-delà son dispositif historique analogue à certains westerns concernant le massacre des Indiens (Fort Massacre) : Assaut, The Warriors et Brubaker pour ne citer qu’eux.

On s’intéressera donc de très près à l’histoire de George Jackson, grande figure révolutionnaire du Black Power (et des Black Panthers plus particulièrement) qui le devint en réaction à son incarcération abusive et répressive avant qu’il ne se fasse assassiner lâchement et à l’intérieur des murs, peu avant les émeutes d’Attica. Des extraits inédits de fiction (Brothers) ou de film documentaire (Underground) relateront son expérience ou son influence indirecte dans certains dialogues (Blue Collar), et grâce à ses Lettres de prison. Ces dernières, accompagnées par la parole incontournable d’Angela Davis, irrigueront cette séance. Figure de proue de la pensée américaine qui consacra la majeure partie de ses combats militants à dénoncer la réalité politique carcérale, Angela Davis sera notre guide (Angela Davis le combat continue, The Blackpower Mixtape), ô combien toujours actuel !

Avec la complicité du FIDÉ • Festival international du documentaire émergent, le Kino Club réfléchira donc aux interactions et autres filiations entre documentaire et fiction vis-à-vis de la réalité carcérale à la fin des années 60 et 70, sans oublier sa dimension cruelle et toute hollywoodienne peu avant (Casier judiciaire, 20 000 ans sous les verrous, Brute Force, Les Révoltés de Folsom Prison, Jailhouse Rock, Riot…).

« Que faire avec ces salauds pervertis, malsains, avides, qui veulent projeter leur ombre partout, manger à toutes les tables, qui régentent le monde avec leurs diktats racistes et leur doctrine agonisante des monopoles et des puissants groupes de pression, et leurs flics bâfreurs d’ordure qu’ils emploient à tirer sur ceux qui protestent ? » George Jackson, mercredi 25 mars 1970, Tôt le matin

Derek Woolfenden

Le Shakirail
72 rue riquet, 75018 Paris
► Métro : Marx Dormoy (ligne 12), La Chapelle (ligne 2), Riquet (ligne 7)
Ouverture des portes à 19h.