Éva Magyarósi – Beau comme la rencontre fortuite du réel et du conte de fées … – 30/01 au 24/04 – Institut hongrois à Paris
Exposition Beau comme la rencontre fortuite du réel et du conte de fées … d’Éva Magyarósi jusqu’au 24 avril 2020 à l’Institut hongrois à Paris.
Vernissage le 30 janvier à 19h
Éva Magyarósi est une artiste multimédia basée à Budapest. Diplômée du département d’animation de l’Université d’art et design Moholy-Nagy (2000-2005), elle est saluée en 2018 par le grand prix hongrois UniCredit. La même année, elle représente la Hongrie à la Biennale de Kochi-Muzaris. Elle s’exprime au travers de la création d’installations, d’œuvres photographiques, du dessin, de l’écriture de nouvelles et de la vidéo. L’art vidéo est certainement son moyen d’expression le plus remarquable, car il combine toute sa palette de techniques de production. Les vidéos sont systématiquement accompagnées des dessins qui les ont fait naître. Ceux-ci sont tantôt présentés de manière isolée, tantôt réunis dans des collages. Ses œuvres peuvent être perçues comme des récits personnels, suspendus entre onirisme et réalisme, fortement marqués par le surréalisme. Outre l’aspect introspectif qui caractérise son travail, sa vie privée et sa famille, tant ses aînés que ses enfants, forment l’essence même de son inspiration et influencent la manière dont elle observe le monde.
« Le dernier morceau de la saucisse à laquelle tu as dit amen, je le garde dans le congélateur. Ce morceau que tu as fourni quand tu es venu la dernière fois. Je ne savais pas que ce serait la dernière fois, père. Je ne sais pas quoi faire avec ce morceau de saucisse, vraiment, je ne sais pas pas.
Éva Magyarósi, Invisible Drawings, for my father
Père, tu es à ma fenêtre.
Tu es à ma porte, ma porte brûlée.
Dans les verres en haut de l’armoire.
Dans le stylo que tu tenais dans ta main et avec lequel tu faisais des erreurs dans les mots croisés.
Tu es dans la musique.
Dans ton peignoir, dans la poche de ton peignoir, dans tous les sms vides que tu envoyé, dans ce paquet de cigarettes froissé.
Tu me manques, Père. Partout. »
« Le ciel est là, il revient, il prend de plus en plus de lieu, il attend bientôt tout l’espace. Éva Magyarósi le confectionne, le déplie, le sature, l’électrise, le noircit, le rature, le rend plus clair, plus profond, lui donne de la chair. Un ciel où les rêves peuvent s’épanouir, grandir, prendre une route inconnue. Oui, un livre où aucune page n’est définitive, où chaque mot est incarné de force et son, un livre qui ne démolit rien et ne se démolit pas lui-même. Éva Magyarósi dessine, sculpte, filme, anime les contours des songes, dresse des parallèles, tire son épingle du jeu et reprend des forces, va voir ce qui se passe derrière le miroir, attend et n’attend pas, se désespère et combat, s’invente des oiseaux de nuit, croit à la beauté et au terrible, s’entoure de personnages étranges, ne parle pas en son nom propre, parle d’elle, procède à des vidéos-collages et utilise des photos de famille, ressasse et oublie, convoque la mer et les flots. ».
JP Rossignol
Institut Balassi
Institut hongrois
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