[EXPOSITION] 04/10 ▷ 12/11 – VINCENT GANIVET – ATLAS & AXIS – INSTANTS CHAVIRÉS – MONTREUIL

[EXPOSITION] 04/10 ▷ 12/11 – VINCENT GANIVET – ATLAS & AXIS – INSTANTS CHAVIRÉS – MONTREUIL

Exposition personnelle Atlas & Axis de Vincent Ganivet du mercredi 4 octobre au dimanche 12 novembre aux Instants Chavirés / Ancienne brasserie Bouchoule, Montreuil.

Sur une invitation de Guillaume Constantin

Vernissage mercredi 4 octobre 18h-21h
Finissage dimanche 12 novembre avec démolition en public à 18h

ATLAS & AXIS

Deux disciplines se rencontrent dans l’oeuvre de Vincent Ganivet : l’architecture, créatrice d’espace couvert, et les arts plastiques, créateurs d’espace ouvert. Avec les techniques de l’architecture, l’étude des forces de traction et de compression, l’artiste réalise pourtant un objet qui est l’inverse de l’architecture : des arcs sans voûte, sans édifice, à la fois flottant dans l’espace et fermement ancrés dans le sol. L’arc se décline en ricochets ; aspirant à la hauteur, il s’élève, se sépare, se multiplie en un élégant bouquet. (Juliette Cortes)

En anatomie, l’atlas et l’axis sont les deux premières vertèbres cervicales de l’homme. L’atlas supporte la tête et l’axis lui permet de pivoter. Le nom d’atlas provient de l’analogie avec Atlas, le titan condamné, dans la mythologie grecque, à porter éternellement le monde sur son épaule. Or, c’est précisément pour ne pas avoir à porter éternellement des parpaings ou des matériaux lourds que Vincent Ganivet s’est imaginé un jour employer du polystyrène pour ses sculptures. Car, à bien y regarder, le « dialogue avec la matière » que Claude Levi-Strauss envisageait pour son bricoleur dans La Pensée sauvage, est aussi très souvent question de contingences extrinsèques.

Pourtant, avec le polystyrène, Vincent Ganivet ne cède à aucun compromis, ni avec sa pensée de constructeur, ni avec sa logique d’emploi de matériau de construction produit industriellement. Par suite, le polystyrène souligne la dimension ludique des principes que l’artiste échafaude dans ses oeuvres : il emploie souvent les termes de jeu – de construction, d’apesanteur etc. – et aime faire remarquer que ses arches en parpaings révèlent en profil leur subtile dentelle de creux et de pleins. Avec le polystyrène, Vincent Ganivet atteint une sorte d’harmonie de fond et de forme, où la légèreté du dessin croise l’éther du matériau. À blanc – comme une balle à blanc, une maquette en blanc, un examen blanc – la sculpture en polystyrène a tout de l’essence, de la tension et de l’intelligence de ses cousines en matériaux lourds, la résistance et le danger en moins.

Pour revenir à l’atlas et l’axis, les orthopédistes les désignent également sous les termes de C1 et C2. Or, dans le principe que Vincent Ganivet a mis en place pour désigner ses sculptures, le « C » vaut pour « caténaire » (de catena : la chaîne), puis le premier chiffre renvoie au nombre d’arches, le second au nombre de clés de voûte, le dernier au nombre de pieds. Combien d’arches, de clés et de pieds seront déployés dans l’exposition ? À ce jour, le code de l’installation pour « Atlas & Axis » n’est pas connu et sera probablement fonction de contingences intrinsèques. Une seule chose est sûre : pour la première fois, la démolition de l’oeuvre aura lieu en public, comme un feu d’artifice inversé, une célébration de la pesanteur, un potlach joyeux et collectif.

Vincent GANIVET, né en 1976, est un sculpteur qui déploie « des stratégies pour détourner le quotidien. À partir d’un vocabulaire plastique élémentaire, sa politique globale est celle du contre-emploi : sous ses doigts les gravats deviennent matière à paysages, les dégâts des eaux s’exposent, la poussière forme des constellations, les feux d’artifices se tirent en plein jour et les arches de parpaing s’envolent. De son expérience des chantiers, l’artiste a pris le goût des matériaux simples et modestes : ses oeuvres font converger l’univers BTP (ses éléments bruts, sa charge constructive), les jeux modulaires (assemblage, empilement, tension et mise en équilibre) et la recherche du dépassement » (Extrait du texte d’Eva Prouteau écrit à l’occasion de l’exposition de l’artiste à la Chapelle du Gêneteil, 2017).

Sa réputation s’est accrue grâce à ses grandes arches, ses « catènes », faites de briques, de parpaings ou de containers comme celle visible actuellement au Havre (« Un été au Havre » 2017) dans le cadre des 500 ans de la ville.

Alain Resnais_Le Chant du styrène_Courtesy Les Films de la Pléiade
Alain Resnais – Le Chant du styrène, 1958 13 min 09 sec – Courtesy Les Films de la Pléiade

LES CHANTS DU STYRÈNE

Un cycle de 5 programmes vidéo hebdomadaires proposé par VINCENT GANIVET & LAETITIA CHAUVIN, dans l’espace-vidéo de la brasserie Bouchoule.

Dans, sur, contre, tout contre, précédant ou succédant, ignorant ou informant, ce cycle de films et vidéos offre des échappées spatio-temporelles à partir de l’oeuvre de Vincent Ganivet.
Ce balayage oscille entre les deux extrêmes du spectre audiovisuel, entre high et low culture : films d’artistes historiques, séquences Youtube, films d’entreprise, extraits majeurs

de la cinéphilie et vidéos empruntées à la Collection départementale de Seine-Saint-Denis. Assemblées suivant un algorithme sensible et fantaisiste, ces films et vidéos soulignent les multiples ressources que la pratique de l’artiste mobilise, aux confins de l’architecture, de l’ingénierie, de la maconnerie et du Land art.

Chaque programme est diffusé en continu pendant l’exposition et est renouvelé tous les dimanches. Entrée libre du mercredi au dimanche 15h-19h.

I – Pourquoi ca tombe ? (du 4 au 14 octobre)
Erik Bullot** & Christo & Sabine Massenet** & Stick Bombs & Vivien Roubaud & Domino Cascade*

II – Comment ca tient ? (du 15 au 21 octobre)
Nanouk l’Esquimau & Bucky Fuller & Hans-Walter Müller & Polyorcétie* & Voûtes Mexicaines & Vaisselle*

III – Fun House on progress (du 22 au 28 octobre)
Olivier Grossetête & Le Cnit & Jean-Luc Godard & Travail à la Chaîne*

IV – Bigger than … (du 29 octobre au 4 novembre)
Nancy Holt & Ajutage* & Le Havre* & Jan Kopp**& Niemeyer

V – Process d’atelier / Gestes industriels (du 5 au 12 novembre)
Alain Resnais & Andreï Roublev & Chloé Dugit-Gros** & la Gravure à la Cuillère*& Guillaume Gouerou
+ SURPRISES

*Vidéos de Vincent Ganivet
**Collection départementale d’art contemporain de Seine-Saint Denis.

Critique d’art et éditrice, LAETITIA CHAUVIN a co-dirigé la revue Code Magazine 2.0 de 2010
à 2015, et publie depuis juin 2016 le « fanzine de luxe » Pleased to meet you (éditions Semiose). Aux côtés d’artistes, elle participe à la conception d’oeuvres de commande publique et accompagne la réflexion de projets d’expositions.
Diplômée en histoire de l’art et esthétique, elle rédige actuellement une thèse en esthétique sur les modes de production de la sculpture contemporaine.

Instants Chavirés / Ancienne brasserie Bouchoule
2 Rue Emile Zola – Montreuil
Exposition ouverte du mercredi au dimanche 15h-19h
www.instantschavires.com

L’association Muzziques / Instants Chavirés bénéficie du soutien de la Ville de Montreuil, du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France), et du Conseil Régional d’Île-de-France.
En partenariat avec le Carré – Scène Nationale, centre d’art contemporain, Château-Gontier.

Visuel de présentation : Catène de Containers 2017, Le Havre. Photographie : Vincent Ganivet

Vincent Ganivet_Château de Salses, 2012_Exposition_instants chavirés
Vincent Ganivet, C.13.6.8 Polyorcétie, exposition « Rêve de monument », Centre des Monuments Nationaux, Château de Salses, 2012

 

 

Vincent Ganivet_Topographie de l’Art_exposition_instants chavirés
Vincent Ganivet, C.3.1.3, polystyrène et bois, 4,85m de haut, Production Topographie de l’Art, 2014