Exposition collective « Frictions . La bascule des vivants »
Exposition collective « Frictions . La bascule des vivants »
Frictions. La bascule des vivants
24.05-27.07.24
Une proposition d’Antoine Perez en partenariat avec Imagespassages et l’Ecrevis
Téo Becher, Kapwani Kiwanga, Marc Lathuillière, Bruno Manser-Fonds, Cellule d’Actions Rituelles NDDL, Alice Pallot, Johanna Perret, Stéphanie Sagot, Andrea Vamos, Nathan Willerval.
« L’une des choses que la société moderne a abîmées en même temps que les écosystèmes, les espèces et le climat, c’est le fait de penser » Timothy Morton (1)
L’exposition Frictions propose d’examiner comment des collectifs issus de la société civile, des scientifiques et des artistes se mobilisent, collaborent, questionnent ou témoignent de l’impact de l’activité humaine sur le vivant et sur nos sociétés. Leurs pratiques engagent une écologie du faire et de la pensée, mettent en mouvement, racontent un collectif, nous portent un peu plus loin.
Face à ce que certains biologistes nomment les mangeurs de futurs, ils imaginent des œuvres qui sont des propositions, des essais bricolés et sans doute imparfaits, de la dérision, du retournement de code, de la sculpture sociale, de la justice environnementale, des cartographies critiques, de la perturbation dans le réel, de nouvelles images et récits qui empuissantent et donnent à voir d’autres rapports au monde.
L’approche à la fois documentaire, artistique et militante concède à l’ensemble un statut trouble et hybride. Ce sont des formes rugueuses du réel, où s’interpénètrent des modes différents d’être au monde, des imaginaires qui s’entrechoquent, des perspectives qui divergent, des secousses qui témoignent d’incompatibilités dans les manières d’habiter la terre. Ces œuvres pleinement engagées ou bien à la lisière, peut-être troubles (2) et multivoques, ne sont pas des consensus mais des frictions.
L’exposition nomme le doute, le questionnement face à des affirmations qui semblent trop fortes. Elle aiguise le regard, nous pousse à tendre l’oreille vers des voix multiples trop vite recouvertes par de plus puissantes.
(1) Timothy Morton, La Pensée écologique, Zulma Essais, 2019.
(2) Donna Haraway, Vivre avec le trouble, Les Éditions des mondes à faire, 2020.