26/04▷12/05 – LUDOVIC BEILLARD ET VICTOR DELESTRE – LES BOUDOIRS DU RÉEL – ESPACE PIERRE POUMET BORDEAUX

26/04▷12/05 – LUDOVIC BEILLARD ET VICTOR DELESTRE – LES BOUDOIRS DU RÉEL – ESPACE PIERRE POUMET BORDEAUX

Duo show Les boudoirs du réel de Ludovic Beillard et Victor Delestre du 26 avril au 12 mai à l’espace Pierre Poumet, Bordeaux.

Vernissage jeudi 26 avril de 18 à 22h

 » Au cours de l’histoire occidentale, de nombreux auteurs ne cessèrent de réinventer le mythe de Pygmalion. Jean-Jacques Rousseau en fit une histoire morale lui permettant de développer sa théorie de la création artistique, lorsque Jean de Meug, au XIIIe siècle, en faisait un véritable manuel de l’amour. La première version du mythe se trouve dans le livre X des Métamorphoses d’Ovide : le sculpteur Pygmalion, habité par un sentiment de rage envers les femmes, vivait en célibataire. Pourtant, il ne supportait pas la solitude. Face à cette tourmente, il usa un jour de ses extraordinaires talents artistiques pour faire naître, au sein d’un bloc d’ivoire blanc, une femme parfaite : Galatée. Bien qu’elle ne fut qu’une chose non organique, l’artiste tomba peu à peu amoureux de son œuvre. Il l’embrassait sans cesse et pleurait que la statue ne puisse lui rendre ses baisers. Il lui achetait des bijoux et la couvrait de parures. Puis, un jour, las de frustration et de solitude, il déposa une offrande au pied de l’autel de Vénus en demandant à la déesse de lui offrir une femme dotée d’autant de beauté que Galatée. La déesse, qui assistait, métamorphosée, à la célébration, comprit le souhait inavoué que dissimulait cette demande. Lorsque Pygmalion rentra chez lui, il embrassa la statue comme d’habitude, mais sentit de la tiédeur sous sa main. Plus il la toucha, plus il lui sembla que la statue prenait vie. Peu à peu, l’ivoire devenait chair et Galatée devenait femme. Pygmalion, ébahi, réalisa alors que son vœu avait été exaucé. L’artiste épousa la jeune femme et ils eurent une fille, Paphos.
Au cœur du mythe de Pygmalion réside le fantasme de l’image autonome. D’Ovide à Elon Musk en passant par Frankenstein, c’est toujours le même rêve qui s’écoule : créer un alter ego de ses propres mains. Un alter ego qui nous comprendrait mieux que nous ne nous comprenions. Qui ne nous trahirait pas, qui serait tel un miroir. Mais ce désir originel n’advient jamais sans sa face dystopique. La science-fiction en a fait sa chape théorique : l’alter ego risque toujours de prendre sa réelle autonomie. Au mieux il s’émancipera, au pire il se retournera contre son créateur. […] » Jean-Baptiste Carobolante

Espace Pierre Poumet
130 rue Notre-Dame Bordeaux
Mardi – Samedi : 14 – 19 h