01/12▷02/01/19 – SUITES BARBARES – CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LE CHIFFONNIER DIJON

01/12▷02/01/19 – SUITES BARBARES –  CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LE CHIFFONNIER DIJON

Exposition collective Suites Barbares sur une proposition de Tristan Savoy du 01 décembre au 02 janvier 2019 au centre d’art contemporain le Chiffonnier, Dijon.

Avec les artistes Jaz Ayling, Rose Barberat, Emile Barret, Rose Bucket, Io Burgard, Regina Demina (Musicfor) Eggplant, Image Aveugle (A. Girard & T. Savoy) Xenia Laffely, Yannick Lambelet, Miguel Menezes, Robert Ricca, Sandrine Thomas

 

Bête de somme (chanson)

En somme, nous ne sommes, qu’une somme de bêtises, bêtes de somme, bête humaine.
Après de savants calculs, se résume la chute des astres vers l’atome.

Somnambule qui se somme de cesser de rêver, pachyderme des Alpes au sommet des sornettes, la sonatine barbare crampe, le colon crabe sur l’oblique du lit et le borborygme éclôt aux quatre coins du sommier.

Pleut la fortune, s’amassant en couches épaisses et ouateuses, le plomb orageux arrachant les digues.

Mon sommeil reste de plomb, et d’or sera ma nuit.
Ensommeillé de plomb, je plonge au fond du sablier, puis l’infortune !

Au fond de mon puit de fortune, j’assemble, de mes palmes aqueuses, ce qui ressemble à des sommets de sel ; cimes brillantes et pleureuses que je tutoie pêle- mêle.

Sous mon soleil de con, ensablé dans ma plage molle, nappé de sel et couvert de fiel, l’infortuné m’absente.

Dormirais-je de justesse et de sucre ? D’orge sont mes songes, et d’avoine sera ma robe de moine.

T. Savoy

 

Suite(s) logique(s), déterminisme immanent, « positivité », double civilisationnel, oxymores substantiels…

Cette exposition marque la reprise d’un nouveau cycle de trois expositions- recherches du groupe ADLT. Ce groupe, initié à Lausanne (2013-2014), compte une trentaine d’artistes internationaux. 13 en sont redistribués pour chaque exposition et chaque exposition s’installe dans un nouvel espace.

« Suites barbares » fait donc référence au titre de la première exposition du groupe «Colon cannibale », exposition qui cherchait à questionner l’artefact dans sa dimension purement socio-construite en rapport à la notion d’Empire et à la mélancolie qui lui est liée, mais aussi en rapport à l’imaginaire des nationalismes renaissants en cette fin d’année 2013. « Suites barbares » sera une donc une plateforme sur laquelle se tissent des traductions possibles entre les objets disposés, à la manière d’une dialectique impériale qui opère aux tréfonds de ses organes. La sélection des pièces, qui souscrivent à des régimes très différents, devra sa rigueur à une volonté de caractériser un « art de la personne » et un « art du monument » comme deux stratégies aux « positivités » distinctes. Couronnes, outils, instruments de mesure, mascara, tatouages ou actes d’être sont autant d’expressions d’un «art projectile» qui côtoieront un «art du sédentaire» : lois inscrites dans la pierre, tentes de fortune, hameaux, forteresses ou arc débouté.

Ce qui se joue en filigrane de cette exposition est une expérience d’accrochage collectif qui préfigure la dissolution de l’auteur qu’amorcera totalement l’exposition suivante : «Autorité de l’auteur».

Cette exposition touche aussi à la question de l’éthique de l’artiste : éternel nietzschéen bâtard, pirates ou produit et objet de consommation, spectre spectaculaire enfin ?

Faut-il revaloriser nos formes ou au contraire finir de zapper les fondements de la crise de l’art occidental depuis les gestes des Avants-Gardes ? Faut-il démissioner ? Parier sur un bon coup de poker, ou s’élancer en hurlant comme un Beserk de l’art brut ?

Tracer des jardins zen dans les cendriers, paraître, être par et pour soi ou l’idée qu’on en fait, devenir-mutant et canibalisme ambiant ; prédation de l’être par l’avoir.

Chiffonnier association / atelier
1 bis avenue Junot 21000 Dijon.