Michaël Roy – Boys don’t cry – 28/01 au 22/02 – Galerie Alain Gutharc, Paris

Michaël Roy – Boys don’t cry  – 28/01 au 22/02 – Galerie Alain Gutharc, Paris

Exposition personnelle Boys don’t cry de Michaël Roy jusqu’au 22 février 2020 à la Galerie Alain Gutharc, Paris.

Vernissage samedi 01 février de 18h à 21h

La photographie de Michaël Roy est faite d’emprunts. 

Emprunts d’images provenant de sources diverses et le plus souvent véhiculées par le canal numérique qui est devenu une source inépuisable de contenus. Inépuisable jusqu’à saturation. Inépuisable et sujette à caution tant, hors contexte, une information, une photographie ne disent rien d’autre que ce que l’on veut bien leur faire dire. A l’heure ou les images photographiques se démultiplient, et de fait se banalisent, il n’a jamais autant été question de prudence quant à leur interprétation.

Si les images proviennent du Web, elles illustraient à l’origine l’actualité, le monde politique, sportif, people. Elles sont extraites de films, de vidéo de propagande ou pornographiques. Elles furent consenties, jouées, volées, saisies par des professionnels, des amateurs, des paparazzo, des journalistes, des tortionnaires, des réalisateurs, des amants… Les origines de ces images sont multiples et de provenances contradictoires pour ne pas dire opposées.

Le travail de Michaël Roy n’est pas simplement la collecte de ces images. Il les recentre, il cadre sur le visage. De fait, il estompe davantage encore les informations qui nous indiqueraient leur provenance. Puis il les assemble pour nous interroger sur leur sens et notre perception.

La galerie Alain Gutharc présente à la fois un ensemble, oeuvre unique, 400 images tirées en noir et blanc, au format 15 x 10 cm, punaisées au mur tel un pêle-mêle. Puis l’artiste a opéré une sélection parmi les visages qui composent cet ensemble pour en tirer des cyanotypes au format 29,7 x 21 cm. La technique du cyanotype, dont l’usage est récurrent dans l’oeuvre de Michaël Roy, permet, par le jeu du hasard du processus, de les uniformiser par leur teinte bleue. Par la technique mise en oeuvre, ces photographies sont alors uniques, comme les scènes dont elles sont extraites. 

Que sont ces visages ? 
Nous percevons, sans aucun doute et d’un premier regard, qu’il s’agit d’hommes. Ces hommes sont jeunes, ou vieux, ou à mi parcours de l’existence. Les origines ethniques sont variées. Ils ont tous la bouche ouverte. Emettent ils un cri silencieux à nos oreilles, un râle, un souffle ? S’il s’agit d’un cri quelle en était la cause ? Puis un regard attentif permet de reconnaitre certains visages, de projeter les situations, d’imaginer les scènes. Mais tout ceci n’est que spéculations car nous n’avons pas accès à l’image source. 

Cependant ces visages nous parlent car il nous interpellent. Ils font écho en nous et nous racontent, peut être, aussi.

Galerie Alain Gutharc
7 rue Saint Claude Paris