Jasper Galloway – Vanishing Point – 10 au 26/10 – Roth Contemporain, Paris

Jasper Galloway – Vanishing Point – 10 au 26/10 – Roth Contemporain, Paris

Exposition personnelle Vanishing Point de Jasper Galloway à Roth Contemporain, Paris jusqu’au 26 octobre 2019.

Vernissage jeudi 10 octobre 2019 de 18h00 à 22h00

Installé à Paris depuis près de deux ans, Jasper Galloway se joue de la tension entre figuration et abstraction pour délivrer une esthétique imprégnée de références à l’histoire de l’art.

L’artiste s’attelle à des sujets classiques, tels la nature morte ou l’architecture, comme s’il s’agissait d’un exercice de style pour interroger inlassablement la fonction du médium pictural et son rapport au monde. Croisant les inspirations et les temporalités, ces images à la lumière douce apparaissent comme suspendues dans le temps.

Ces peintures dans lesquelles chaque objet se meut en un motif graphique illustrent bien cette synthèse d’inspirations entre Europe du Nord et Europe du Sud. En effet, si les architectures aux perspectives fuyantes font écho aux enseignements de la Renaissance italienne, la géométrisation des formes nous fait basculer dans l’effervescence artistique du Paris du début du XXème siècle, symbolisée par l’exemple du Cubisme.

Les objets et leur mise en espace sont prétextes à créer de multiples jeux optiques. Ses toiles se définissent comme une imbrication de surfaces planes et colorées dans lesquelles un rayon de lumière devient rayure pour dynamiser l’image d’un vase posé près d’une fenêtre, ou la vue d’un intérieur se transforme en une juxtaposition de rectangles. Ainsi, ces compositions qui interrogent la notion du plan ne sont pas sans rappeler les avant-gardes anglaises des années 1920, notamment les impulsions artistiques du groupe Unit One fondés en 1933 par Henry Moore, Ben Nicholson et Barbara Hepworth, ce mouvement moderniste qui promulguait une union entre beaux-arts, architecture et design.

Nous retrouvons dans chaque œuvre de Jasper Galloway un basculement optique, cet éloge de la forme qui fait de chaque référent visuel, de chaque objet, un pan de couleur au service d’une quête de stabilité dans l’image. L’artiste réussit toutefois à ne jamais s’éloigner de la tradition du paysage, chère à l’histoire de la peinture anglaise : nous retrouvons ainsi des formes végétales jusque dans ses reliefs en bois, pourtant épuré de toute surenchère formelle. Finalement, c’est bien la question du point de vue qui est centrale dans ses œuvres.

Le point de fuite, ce « vanishing point », est d’abord faire l’expérience d’un regard qui ne peut s’attacher à ce point qui nous fuit, spectateurs. Une démonstration optique qui vient attester l’observation de David Hockney « la surface est une illusion, la profondeur aussi ».

Roth Contemporain
11 Rue Chapon, 75003 Paris