Il est plus beau de briller que d’éclairer seulement – 09/10 au 14/12 – Le Collège des Bernardins, Paris

Il est plus beau de briller que d’éclairer seulement – 09/10 au 14/12 – Le Collège des Bernardins, Paris

// DEVENIR // Le Collège des Bernardins, en partenariat avec les Beaux-Arts de Paris, invite les artistes Anne Rochette, Gwendoline Perrigueux et Cyril Zarcone à investir sous le commissariat Sophie Monjaret de l’espace de l’ancienne sacristie pour questionner la notion de transmission jusqu’au 14 décembre 2019.

Il est plus beau de briller que d'éclairer seulement_Le Collège des Bernardins_Paris



1 professeure, 2 élèves, 3 artistes
Anne Rochette, professeure à l’École nationale supérieure des BeauxArts de Paris, exposera aux côtés de Gwendoline Perrigueux et Cyril Zarcone, deux de ses anciens élèves devenus artistes de la scène contemporaine et représentés aujourd’hui par la galerie Eric Mouchet. L’exposition propose, à travers une sélection d’œuvres créées pour l’occasion, un dialogue inédit entre l’enseignante et les deux jeunes artistes.

La question de la transmission
Avec cette exposition, l’enjeu est de questionner les traces imperceptibles, voire invisibles, de la notion de transmission, envisagée comme une traversée, un passage, un apprentissage et non une fin en soi. En rompant avec la vision classique et parfois archaïque du rapport maître/élève traditionnellement inculquée, l’exposition la renouvelle intégralement : il s’agit moins d’une frontalité que d’un équilibre des différences, une triangularité entre trois propositions artistiques, qui dialoguent les unes avec les autres.

Le volume au cœur de l’ancienne sacristie
Les trois artistes qui s’expriment ici ont comme dénominateur commun la notion d’espace et de volume. Des sculptures en hauteur, au sol, verticales ou horizontales, des installations en métal, en bois, ou en carreaux de faïence prendront place sous les voûtes historiques de la sacristie.

« Lorsqu’on entre en première année aux Beaux-Arts de Paris, on ne s’installe pas dans une salle de cours pour recevoir l’enseignement d’un maître. On intègre un atelier dans lequel le professeur et l’élève se choisissent mutuellement. Créer les conditions d’une transmission dans l’apprentissage de la création, telle est l’épreuve à laquelle il faut se soumettre. Le collège des Bernardins a souhaité explorer dans le domaine artistique comment s’expérimente ce triptyque autorité/vérité/liberté et comment il se vit dans la relation professeur/élève. Anne Rochette a été la professeure de Gwendoline Perrigueux et de Cyril Zarcone. À l’initiative de Sophie Monjaret, commissaire de l’exposition, ils se retrouvent quelques années plus tard dans un atelier pas tout à fait comme les autres : l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins. Leurs travaux sont le fruit de ces retrouvailles, l’engendrement de ce face-à-face fertile, une image de ce devenir devenu présent… Nous sommes très heureux de ce projet monté à nouveau en partenariat avec l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, et reconnaissants à Jean de Loisy de l’avoir soutenu avec enthousiasme. Pour le Collège des Bernardins, il constitue un nouveau chemin dans sa rencontre avec l’art et les artistes, et la possibilité d’y cher- cher une figuration de ce que nous vivons dans notre monde aujourd’hui. »

Chercher ce qui demeure à travers ce qui passe de HUBERT DU MESNIL, Directeur du Collège des Bernardins

GWENDOLINE PERRIGUEUX obtient son diplôme des Beaux-Arts de Paris en 2013, après un séjour Erasmus en 2012 à l’école Central Saint Martins de Londres. En 2014, elle fonde l’atelier et lieu de diffusion ChezKit à Pantin avec Cyril Zarcone et Coline Cuni. Elle participe à plusieurs expositions collectives, dont une avec le collectif Born And Die à la galerie Under Construction à Paris, et une avec La Peau de l’ours à la galerie Rivoli à Bruxelles. En 2019, elle présente sa première exposition personnelle, intitulée « Velvet Lashes », à la galerie Éric Mouchet – qui la représente aujourd’hui. Elle prépare actuellement l’exposition Jeune Création 69 pour la Fondation Fiminco en décembre 2019.

Gwendoline Perrigueux joue sur les contrastes : elle imbrique des matériaux étrangers les uns aux autres, des matières qui ne s’étaient encore jamais rencontrées, et invente des formes capables d’accueillir – de recueillir – tout entière la densité de l’élément nouveau. De chaque objet se dégage l’impression d’une découpe chirurgicale, d’une dissection parfaite des matériaux mis en scène. C’est en regardant de plus près que l’organique se rappelle à nous, que le corps, le nôtre ou celui d’autrui, se dessine en creux.

ANNE ROCHETTE obtient son diplôme des Beaux-Arts de Paris en 1979 et celui de la New York University (Master of Arts) en 1982. Elle a enseigné la sculpture sous des formes diverses dans plusieurs écoles et universités américaines : Studio School et Parsons School of Design (New York), Tyler College of Art (Philadelphia), Rhode Island School of Design (Providence). Elle écrit depuis 1986 avec Wade Saunders pour Art in America, principalement sur la sculpture. Elle est responsable d’un atelier de sculpture (et bien plus encore…) aux Beaux-Arts de Paris depuis 1993.

Les sculptures qu’elle façonne, qu’elles soient abstraites ou figuratives, sont « incarnées », comme si elles étaient hantées par une énergie organique. Anne Rochette travaille la matière en utilisant les techniques de sculpture traditionnelles (modelage, moulage ou céramique) ou hybridées de techniques domestiques ou artisanales (couture, tricot, menuiserie, bricolage).

CYRIL ZARCONE obtient son diplôme des Beaux-Arts de Marseille en 2011. Il participe à de nombreux échanges, notamment à l’Akademie der Bildenden Künste à Munich, mais aussi à Bruxelles. Il poursuit son cursus aux Beaux-Arts de Paris, où il obtient son diplôme en 2013. Dans son mémoire, il explore les rapprochements et différences entre le bricoleur et le sculpteur. Après plusieurs expositions collectives, il réalise en 2016 sa première exposition personnelle, intitulée « re/ productions », à la galerie Éric Mouchet. Le catalogue de cette exposition obtient le prix FILAF du meilleur livre d’art 2016/2017 édité par une galerie. Ses œuvres sont montrées dans des foires internationales (Paris, Bâle) et l’une d’entre elles, Volée hélicoïdale, est acquise par 40mcube à Rennes pour son parc de sculptures.

Son travail se concentre désormais sur les éléments de décoration qui intègrent les façades, sur les habillages extérieurs et leur fabrication, en réutilisant des objets d’inspiration romantique ou « à l’antique » produits de façon industrielle. En revisitant ces formes, en les reproduisant avec des techniques de moulage et en les agençant pour créer et construire de nouvelles formes sculpturales, Cyril Zarcone appréhende d’une manière inédite la création sérielle et décorative. Sa prochaine exposition personnelle aura lieu à la galerie Éric Mouchet en octobre 2019.

Le Collège des Bernardins
20 rue de Poissy 75005 Paris
Entrée libre

Ouvert du lundi au samedi de 10h à 18h,
fermé le dimanche et les jours fériés.
Tél. : 01 53 10 74 44