Expositions – Syncopes et Extases. Vertiges du Temps & Nino Laisné – L’air des infortunés – 12/10 au 12/01 – Frac Franche-Comté, Besançon

Expositions – Syncopes et Extases. Vertiges du Temps & Nino Laisné – L’air des infortunés – 12/10 au 12/01 – Frac Franche-Comté, Besançon

Exposition collective Syncopes et Extases. Vertiges du Temps sous le commissariat de Stéphanie Jamet & exposition personnelle L’air des infortunés de Nino Laisné sous le commissariat de Sylvie Zavatta au Frac Franche-Comté, Besançon jusqu’au 12 janvier 2020.

Vernissage samedi 12 octobre à 18h30

L’exposition Syncopes et Extases. Vertiges du Temps, et celle de Nino Laisné, intitulée L’air des infortunés, prolongent le questionnement autour de la dimension temporelle qui est au cœur du projet artistique et culturel du Frac depuis 2006. Elles font ainsi écho à la collection du Frac mais aussi à deux autres expositions précédemment présentées : Solution de continuité en 2014 et La Répétition, en 2015. Elles se rejoignent aussi autour de la question du corps et de l’idée de temporalité syncopée dont la figure de l’automate est des plus emblématique.

Toutes deux recèlent une forme d’anachronisme révélateur de la permanence de leur propos. La première en mêlant des œuvres anciennes à des œuvres contemporaines, la seconde en convoquant des faits divers anciens, des archives et l’histoire de la musique.

En prolongement de ces expositions, le Frac présente des horloges-automates issues de la collection du musée du Temps. Ces objets viennent dialoguer avec une œuvre de la collection du Frac, Reality Hacking n°248 (The jägermeister), monumental coucou de Peter Regli dont l’artiste a remplacé le mélodieux carillon par le son d’un coup de fusil venant ponctuer les heures : une œuvre faussement légère qui rappelle ce que le temps fait aux corps et la fameuse devise inscrite sur les cadrans solaires dès la Rome antique : Vulnerant omnes, ultima necat (Toutes blessent, la dernière tue). Une allusion explicite à l’ultime et définitive syncope.

Sylvie Zavatta, directrice du Frac Franche-Comté
Expositions_Syncopes et Extases_Frac Franche-Comté, Besançon
Balthasar Burkhard, Vague (détail), 1995, Collection Frac Franche-Comté © Balthasar Burkhard. Photo : Pierre Guenat

Exposition collective Syncopes et Extases. Vertiges du Temps sous le commissariat de Stéphanie Jamet jusqu’au 12 janvier 2020 avec les œuvres de Caroline Achaintre, István Balogh, Guillaume Boulley, Luc Breton, Balthasar Burkhard, William S. Burroughs, Mircea Cantor, Julian Charrière, Clément Cogitore, Charles Antoine Coypel, Salvador Dalí, Isaac Fisches, Douglas Gordon, Thomas Hirschhorn, Thomas Huber, Ann Veronica Janssens, Atsunobu Kohira, Marie-Jo Lafontaine, Ange Leccia, Ingrid Luche, Myriam Mechita, François Morellet, Géraldine Pastor Lloret, Neo Rauch, Gerhard Richter, Hannah Rickards, Jimmy Robert, Stéphanie Solinas, Alia Syed, Julien Tiberi.

Tomber en syncope ou en extase, c’est vivre un vertige du temps, une suspension temporelle. Temps mort ou temps d’arrêt ? Contretemps ou ellipse ? Hors temps, certainement. Cette exposition interroge l’état dans lequel le corps se trouve lorsqu’il perd conscience et s’abandonne tandis que l’esprit s’échappe. Corps lâché qui subit de plein fouet toute sa gravité, yeux clos ou mi-clos, bouche entrouverte, caractérisent en effet les représentations dont L’Extase de Sainte Thérèse du Bernin, celle de Saint François du Caravage ou encore L’évanouissement d’Esther de Nicolas Poussin ont inspiré de nombreux artistes. Syncope et extase dont les artistes cherchent à traduire le mystérieux hors de soi. Le chirurgien Ambroise Paré définissait déjà la syncope comme une soudaine et forte défaillance des facultés et des vertus, précisant que les anciens l’appelaient aussi « la petite mort ». L’image frappante de cet effondrement sous le coup d’un choc, le plus souvent émotionnel, ne doit pas éclipser la volonté des artistes de partager les effets ressentis et le sentiment d’absence éprouvé. Parce qu’il ne reste généralement aucun souvenir, aucune trace dans la mémoire, exceptés le vertige, la fulgurance, le silence assourdissant, le trou noir ou, à l’opposé, l’éblouissement.

Extrait du texte de présentation de Stéphanie Jamet

Exposition L’air des infortunés_Nino Laisné_Sylvie Zavatta_Frac Franche-Comté, Besançon
Nino Laisné, L’air des infortunés (détail), 2019, mécanisme en laiton horloger, collaboration avec Francis Plachta, Plateforme Technologique Microtechniques et Prototypage, Collection Frac Franche-Comté. © Nino Laisné. Photo : DR

Exposition monographique L’air des infortunés de Nino Laisné sous le commissariat de Sylvie Zavatta jusqu’au 12 janvier 2020.

L’exposition monographique de Nino Laisné est le fruit d’un dialogue au long cours entre l’artiste et le Frac. Une rencontre d’abord autour de son travail, l’artiste ayant identifié le Frac comme interlocuteur, autour des problématiques du temps et de la musique, qui traversent autant son œuvre que la collection du Frac elle-même depuis 2006. De cette rencontre est d’abord née une invitation en résidence, afin de prendre le temps de se construire une histoire commune. Dès lors, les choses étaient en place, le contexte parfait où convergeaient la spécificité d’une collection et la tradition horlogère d’une région. L’exposition L’air des infortunés est quant à elle l’aboutissement de cette résidence qui s’est prolongée pour donner corps à deux œuvres : un mécanisme horloger et un film, conçus par Nino Laisné et qui viendront enrichir la collection du Frac. Le travail de Nino Laisné se situe au croisement entre photographie, mise en scène vidéo et pratique musicale. Proposant des œuvres empreintes d’une certaine étrangeté, l’artiste se détache d’une narration linéaire et cherche des points de correspondance entre musique traditionnelle et langage cinématographique. L’histoire de la musique s’intègre dans ses œuvres, notamment dans les rapports ambigus qu’elle entretient avec la fiction.

Extrait du texte de présentation de Sylvie Zavatta

Diplômé en 2009 de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux où il s’est spécialisé en photographie et vidéo, Nino Laisné s’est également formé aux musiques traditionnelles sud-américaines auprès du guitariste Miguel Garau. C’est durant cette période qu’émerge l’envie d’allier cinéma, musique et art contemporain. Dès 2010, ses images deviennent sonores et évoquent des chants traditionnels. En 2013, son film En présence (piedad silenciosa) cristallise l’équilibre entre une écriture visuelle et une écriture musicale, autour de réminiscences religieuses dans le folklore vénézuélien. Ses projets l’ont amené à exposer dans de nombreux pays tel le Portugal, l’Allemagne, la Suisse, l’Egypte, la Chine ou encore l’Argentine. Il est régulièrement invité à produire de nouvelles pièces lors de résidences de création (Casa de Velázquez – Académie de France à Madrid, Park in Progress à Chypre et en Espagne, Pollen à Monflanquin). Ses réalisations vidéo sont également présentées dans des salles de cinéma et festivals, dont le FID Marseille, la FIAC Paris, le Papay Gyro Nights Festival de Hong Kong, le Festival Internacional de Cinema de Toluca et le Festival Periferias de Huesca. En 2017, il crée le spectacle Romances inciertos, un autre Orlando, fruit de sa rencontre avec François Chaignaud, duquel ils ont donné plus de 50 représentations en deux ans, parmi lesquelles le 72ème Festival d’Avignon et le Théâtre National de Chaillot à Paris. Avec ce spectacle, ils partiront en tournée en Australie, en Asie et au Canada durant l’année 2020. En 2018, toujours avec François Chaignaud, il tourne Mourn, O Nature!, un film court pour une exposition au Grand Palais, inspiré par l’opéra Werther de Jules Massenet.

frac franche-comté
cité des arts
2, passage des arts 25000 besançon
+33 (0)381878740

Ouverture au public 14h–18h du mercredi au vendredi 14h–19h samedi et dimanche
tarifs tarif plein: 4€ tarif réduit: 2€ gratuité : scolaires, moins de 18 ans et tous les dimanches autres conditions tarifaires disponibles à l’accueil
Le Frac est accessible aux personnes en situation de handicap. À chaque exposition, une visite en langue des signes est programmée. Fiches en braille, guides « facile à lire et à comprendre », guides en gros caractères, boucles auditives, cannes siège et un fauteuil roulant sont disponibles sur place.