Tokyo, un champ d’action, un territoire d’expérimentation pour six photographes qui y vivent et y travaillent.

Ils nous proposent une immersion autant qu’un parcours subjectif dans la ville, à travers leur regard, leur vision.

Et soulignent par leurs images le fait qu’il existe autant d’interprétations possibles de la ville que d’individus.

Entre le chaos architectural et les foules compactes qui transitent dans certains quartiers, Tokyo, l’hyper ville est un kaléidoscope visuel qui peut susciter autant de fascination que de consternation.

Le projet de cette exposition est de retranscrire ces juxtapositions de populations et d’architectures, les rythmes, l’énergie de cette ville.

Les villes sont photogéniques par leur potentiel dramatique et les rues de Tokyo n’y dérogent pas.

Cette exposition est dédiée à la nouvelle génération de la photographie japonaise et augure une série d’expositions conçues par Nelly Lacoste afin de souligner la passionnante capacité de la photographie à confronter le réel et l’image, avec une attention plus particulière sur l’approche des photographes nippons.

A propos des photographes :

Munemitsu Komatsu inclut dans toutes les images de sa série Chu-chu Ourai, un élément vertical, pilier ou poteau qui divise l’image en deux. La scène de la rue est scindée et les personnages semblent évoluer dans deux univers séparés

Dans ses images, l’imprévisible de l’instantané qui ne se révèle qu’au tirage crée une trame fictionnelle proche de la séquence cinématographique.

Commissariat d’exposition Nelly Lacoste

Tatsuo Suzuki, déclenche à la volée, essentiellement dans le quartier en ébullition de Shibuya où il capte le flux des corps, la suspension des mouvements.
Il est en embuscade et surprend les passants qui lui adressent souvent un regard interrogateur. Il laisse sa part au hasard dans la construction de l’image capturée. La vivacité de ses prises de vue, et le traité brut de ses images sans aucune retouche rappellent le travail des photographes de rue américains.

Haruna Sato parcourt de manière répétitive les mêmes quartiers de la ville dans sa série Ichi no Hi « le premier jour du mois ». Elle a établi un protocole de prises de vues par lequel elle s’approprie la ville en la fixant en images. Et ce rituel lui permet de restituer les variations subtiles de cette matière photographique.
Les images qu’elle collecte au cours de ses déambulations ont la poésie simple des choses du quotidien.

Keizo Motoda, tant dans ses portraits de rue que dans sa série Sunday Harajuku, qui documente les jeunes rockeurs du parc d’Harajuku, exprime sa sympathie pour ses sujets et son attrait pour les personnages atypiques. Il aime particulièrement se promener le dimanche, jour de liberté pour ceux qui attirent son regard.
Il attribue au fait d’être originaire d’Osaka sa facilité à adresser la parole à ceux qu’il photographie dans la rue et avec qui il discute tout en enregistrant leur image.

Norihisa Hosaka avec sa série Burning Chrome transforme Tokyo en un univers de fiction, quasiment de science fiction.
Son utilisation de la pause longue dans des quartiers très animés de la ville accentue l’effet hypnotique de la lumière. Dans ses images, la figure humaine se dissout, réduite à l’état de fantôme, d’apparition fugitive, anéantie par les lumières de la ville.

Gentaro Ishizuka, photographe des grands espaces, familier notamment d’expéditions en Alaska a choisi de  transposer les codes du grand reportage à sa ville natale, Tokyo et de la redécouvrir via une descente en canoë sur la rivière Kanda qui la traverse.
Les images qu’il a rapportées de cette aventure sont autant d’angles de vue totalement inédits des dessous de la ville.

Commissariat : Nelly Lacoste

Nelly Lacoste a une pratique quotidienne de l’image depuis une quinzaine d’années dans une agence de communication et ne s’est toujours pas lassée de la photographie. C’est ce plaisir et sa curiosité qu’elle souhaite aujourd’hui faire partager.

Expositions précédentes :

Prendre la route / 2012 Eric Tabuchi, Aurélien Mole et David Meignan galerie des Trois Bornes Paris

Overland / 2013 Anne-Valérie Gasc et Gilles Desplanques galerie Florence Loewy Paris

Vernissage le mardi 10.10 à partir de 18:00

Espace des Coutures Saint Gervais
6 rue des Coutures Saint Gervais 75003 Paris