[EXPO] 22 au 28.05 – OFF PAC 2017 MARSEILLE

[EXPO] 22 au 28.05 – OFF PAC 2017 MARSEILLE

Exposition collective OFF PAC 2017 du 22 au 28 mai à MARSEILLE.

L’exposition OFF PAC 2017 rassemble les œuvres des artistes Mathieu Arbez Hermoso (FR) Abino Byrolle (CH) Charlotte Carteret (FR) Wolf Cuyvers (BE) Kevin Gotkovsky (FR) Jean-Baptiste Janisset (FR) Lucie Laurenti (FR) Mathieu Merlet-Briand (FR) Antoine Nessi (FR) Stéphane Nowak Papantoniou (FR) Romee van Oers (NL) Paul Paillet (FR) Mathias Pfund (CH) Carine Santi Weil (FR) Lise Stoufflet (FR) Charles Thomassin (FR) Jony Valado (CH) Victor Vaysse (FR) Luca Veuillet (CH) Romain Vicari (FR) Jonathan Vidal (FR) Elsa Werth (FR).

Inauguration samedi 27 mai, de 14h à 21h

CURATORIAL STATMENT by Lavid Johnson :

MARSEILLE LE 29 JUILLET. – À SEPT HEURES DU SOIR, APRÈS AVOIR HÉSITÉ LONGUEMENT, PRIS DU HASCHICH. (1)

Cet appel n’est pas une invitation à la flânerie, encore moins à la promenade. C’est un appel à une dérivation de parcours, à une déambulation providentielle. Les électriciens ont depuis la fin du 19ème siècle un terme pour résumer l’action de monter en dérivation un circuit, ils utilisent le verbe ‘shunter’ emprunté à la langue anglaise. Ce qui est appelé au travers de cette action collective de ‘shuntage’, c’est de créer les conditions d’un phénomène disruptif de perception d’un espace ; à terme, de favoriser toutes les possibilités pour provoquer l’égarement. Le lieu que nous investissons n’est pas un espace d’exposition, il devient exposition dans la mesure où celui-ci est parcouru aléatoirement, visité.

Les catastrophes, économiques, matérielles ou environnementales bouleversent irrémédiablement la condition des architectures qui en sont victime. Après qu’elles se soient manifestées, celle- ci laissent place à la lenteur et le pas qui les parcours devient approximatif. Nous ne voyons ici aucune place pour la restauration, ou la requalification de ces architectures post-catastrophe. Nous percevons en revanche le potentiel infini qui réside dans la négation de ces ruines qui font signe vers une absence d’origine et de fin. Dans un geste empreint d’une certaine urgence, cette décision d’investir un lieu délaissé se refuse à en modifier le devenir. Le travail de l’art tel qu’il se déploie dans cet entre-lieu est un travail de désorientation. L’esthétique doit produire à travers le déplacement de repères, de nouveaux partages. Ce n’est pas le rapport esthétique au lieu qui est mis en exergue mais la multiplicité de déplacements qu’il propose. Une architecture qui s’incarne dans l’action et le mouvement, dans un corps performé. C’est à la fois un instrument analytique mais aussi un moyen de production.

Dans cette perspective, et prolongeant la pensée contenue dans la Théorie de la dérive de Guy Debord publié en décembre 1958, cette proposition curatoriale est marquée de la volonté de perturber le parcours du lieu d’exposition. Ces architectures survivantes qui sont autant de lieux sans décision, sont marquées par le non choix. La dérive y est favorisée car, l’architecture bafouée de son usage premier, n’existe plus pour aucun des usages ou activités pour lesquelles elle fut pensée. Elle est elle-même une errance, un lieu d’indétermination ou un cas « d’éphémère continu ». L’exploration de ces espaces ne peut se faire que sous une modalité anarchique, sans médiation du lieu aucune. De fait, nous considérons fondamentale la possibilité laissées aux œuvres d’être montrées mais éventuellement jamais regardées.

« Pendant que nous nous reposions dans les fauteuils sous la lumière immuable, nous avons tous remarqué à quelle vitesse nous perdons notre sens de l’orientation. Chacun d’entre nous est assis en un point de l’espace qui, dans le même temps, semble n’avoir aucune localisation précise mais pourrait se trouver n’importe où dans ces perspectives infinies de tables et de sièges. Nous pouvons seulement supposer que les voyageurs circulant sur ces ponts possédaient un dispositif inné d’orientation, un modèle mental de la station qui leur permettait d’y retrouver leur chemin ».

J. G. Ballard, Rapport sur une station spatiale non identifiée.

(1) Walter Benjamin, Haschich à Marseille, Fata Morgana 2013

Initié l’an dernier, le OFF, exposition collective principalement dédiée à l’art vidéo se tiendra cette année au 195 AV. DE LA MADRAGUE MONTREDON – 13008 Marseille

Pour en savoir plus grâce à Emmanuelle Oddo sur l’édition OFF PAC 2016

Visuel : Mathieu Arbez Hermoso, From Nouméa, Nouvelle Calédonie, flux audio capté et diffusé en temps réel par une caméra IP piratée, édition sonore, dimensions variables, 2016

Mathieu Merlet-Briand, Environnement, solo show mathieu merlet briand, Invitation by Hugues Leblond, young collector. Exposition OFF PAC 2017
Mathieu Merlet-Briand, Environnement, solo show mathieu merlet briand, Invitation by Hugues Leblond, young collector.
Victor Vaysse, While True, installation, dimensions variables, 2016. Exposition OFF PAC 2017
Victor Vaysse, While True, installation, dimensions variables, 2016.
Elsa Werth, Manifeste, tampon, encre, action à durée indéterminée, lieux multiples, 2016. Exposition OFF PAC 2017
Elsa Werth, Manifeste, tampon, encre, action à durée indéterminée, lieux multiples, 2016.