[EXPO] 12.05 au 17.06 – borden capalino – sour – galeriepcp Paris

[EXPO] 12.05 au 17.06 – borden capalino – sour – galeriepcp Paris

Exposition personnelle SOUR de BORDEN CAPALINO du 12 mai au  17 juin à la galeriepcp, Paris.

vernissage le 11.05

 » Soudain, après une pente abrupte, le Tsar Flaque apparait : tous les conducteurs l’appellent ainsi. Certains disent que des chamans ont jeté une malédiction sur cet endroit pour se venger de la construction de tunnels au coeur même de la montagne sacrée, d’autres disent qu’une gigantesque épidémie a décimé des rennes en ce lieu… ilôts éphémères de sable et de gravier – traces des tentatives pour combler le trou béant…en avançant prudemment pour éviter que vos bottes n’atterrissent dans la boue collante à moitié sèche, vous entrevoyez les restes de drames mineurs…des augures qui ont lu l’avenir dans le niveau des eaux et les empreintes d’animaux… des cadavres de choses en décomposition, digérés par les jus de la terre, sont réapparus à la surface… bâches dégorgées, ardoise, tubes de forage, tous collés ensemble, fusionnés en des sortes de gigantesques souches déracinées… bouteilles, emballages, un squelette de renard attiré par les restes extirpés avec un amas de déchets, et puis à nouveau, en l’espace d’un ou deux jours, avalé…

Après la pêche, les hommes vont boire de la bière ou du vin dans un café en bord de mer pendant que le poisson est nettoyé en cuisine. Un vin local servi dans des bouteilles bleutées, qui va très bien avec le poisson, clair et léger, légèrement amer…ici, le doux tissu des draps, doublement salé par la sueur et l’eau de mer, le pollen rougeâtre des fleurs de palmier indécentes…tout s’estompe…

L’espadon n’a rien à voir avec la chair de poisson : sa texture est fibreuse, cela ressemble à de la viande de boeuf décolorée…l’ombre est le poisson de la mort, le chasseur des rivières – il avale mouches, moustiques et libellules puis il descend rapidement les flots et se blottit dans les creux du lit de la rivière où il hiberne jusqu’au printemps…la route le long de la rivière, le chemin passe d’une berge à l’autre, et dans un des gués on marche sur un crâne humain coincé parmi les pierres, couvert de mauvaises herbes verdâtres et visqueuses…

Dans la tourbe il y a plus de crânes, d’os, de chair à moitié décomposée, flasque comme des baies qui auraient passé l’hiver sous la neige…cette chair est la chair de l’ombre, et maintenant vous êtes un cannibale, vous êtes tous des cannibales parce que vous avez mangé ce poisson, bu cette eau, dans laquelle les morts sont dissous…tout à coup vous réalisez que vous avez toujours été un lien dans la chaîne alimentaire…l’héritage du sang, l’héritage des souvenirs, l’héritage des vies d’autrui.  » Sergei Lebedev, Oblivion

Cela commence avec des pamplemousses. Posés sur des feuilles de plastique noir, les fruits sont disséqués, leurs quartiers et viscères placés en éventail et photographiés dans un style qui suggère tour à tour une certaines abondance florale, de la documentation médico-légale ou bien un érotisme obscurément fétichiste. Les images en question sont ensuite transférées sur des panneaux de polystyrène par une imprimante spécialement conçue pour la signalétique publique (comme les auvents des boutiques ou les enseignes de spectacles de Broadway). Ensuite interviennent plusieurs procédés chimiques : acetone, résine époxy pigmentée, pâte silicone et riz sont appliqués de façon à soit orner soit dégrader le panneau; corroder et embellir; et passer de l’excès gestuel à l’éfficacité fonctionnelle. Le résultat est un objet mutuellement affecté par ses composants d’origine et leurs trajectoires aggrégées – qui associe un ensemble d’évocations chimériques : une photographie de produits anormalement vaine; des micro-drames géologiques nés de la chimie; et une trame narrative substantiellement discordante.

Borden Capalino (né en 1980)

Est basé à Brooklyn, New York. Il a obtenu un BA au Oberlin College, et un MFA au Hunter College. Sour, à la galeriepcp est sa premiere exposition personnelle à Paris; il a également récemment exposé au Ramiken Crucible à New York et au Contemporary Fine Arts à Berlin. Il a également participé à plusieurs expositions collectives parmi lesquelles Kate Werble, New York; Eli Ping Frances Perkins, New York; Lisa Cooley, New York; Lyles & King, New York; And Now, Dallas; Francois Ghebaly, Los Angeles; Autocenter, Berlin; W139, Amsterdam; Office Baroque, Brussels; Derek Eller, New York.

galeriepcp

8 rue saint-claude, 75003 paris

www.galeriepcp.com