EXPANDING LANDSCAPES – JOHANN FOURNIER ET SUZANNE MOXHAY – DU 04 AU 15/06 – GALERIE JEAN-LOUIS RAMAND PARIS

EXPANDING LANDSCAPES – JOHANN FOURNIER ET SUZANNE MOXHAY – DU  04 AU 15/06 – GALERIE JEAN-LOUIS RAMAND PARIS

Exposition EXPANDING LANDSCAPES, un duo d’artistes photographes et plasticiens Johann Fournier (FR) et Suzanne Moxhay (UK) du mardi 04 au samedi 15 juin galerie Jean-Louis Ramand Paris

Vernissage jeudi 06 juin à 18h

Au rythme de ses expansions, le paysage nous interroge quant à notre présence au monde, entre réalité et représentation : est-il espace ou conséquence de notre humanité ? Vaste concept face à notre modestie d’individus mortels, il se définit comme simple « étendue de pays que l’oeil peut embrasser dans son ensemble » sous la plume de Robert Garnier.

De là découle la notion de cadre. Le premier facteur du paysage reste le regard, limite physiologique de notre perception du monde. Cette contrainte visuelle se traduit dans l’architecture et les oeuvres artistiques par la présence de fenêtres ou miroirs, mises en abyme de notre vision restreinte comme les développe Suzanne Moxhay. L’existence de ce cadre suggère un hors-cadre à découvrir au gré des déplacements du spectateur. En ce sens, c’est au rythme de l’avancée humaine que le paysage s’étend par cadrages successifs. Naturel, il s’inscrit dans la notion d’infini ; mouvant et inachevé, il offre à nos regards une évolution perpétuelle. Son immensité déconcerte et captive . Au delà du beau, il relève du domaine du sublime théorisé par Kant : « ce en comparaison de quoi toute autre chose est petite », ce qui provoque un mouvement de l’esprit humain vers une émotion puissante.

L’oeuvre de Johann Fournier ouvre en ce sens vers une autre forme de paysage : celui de l’univers intime, recomposé dans chaque photographie par juxtaposition d’images oniriques. Il y explore la frontière entre imaginaire, rêve et figuration, les premiers reflétant un espace intérieur infini propre à chaque inconscient, né de nos expériences et de nos souvenirs, horizon personnel de nos espoirs. C’est d’ailleurs ainsi que naît le paysage pictural dès le XVIe siècle. Au départ peu valorisé car conçu comme une copie pastiche de la nature, il acquiert peu à peu un nouveau statut grâce à quelques peintres novateurs. Lassés de l’imitation, ils se servent d’éléments disparates empruntés au réel qu’ils réagencent en un idéal esthétique.

Une conception semblable dicte les travaux des deux artistes, qui s’emparent d’éléments existants pour constituer de nouvelles perspectives imaginaires. Comme c’était le cas dans les paysages historiques, la présence humaine y revendique une place logique. En effet, le paysage n’existe que par l’observateur dont le regard lui donne son cadre, mais dont les activités lui apposent aussi leurs stigmates : bâtiments, champs, déchets et autres chemins lourds d’impact…

Texte Blandine Boucheix (extrait)

Galerie Jean-Louis Ramand | Aix en Provence / Paris
47 rue Chapon 75003 Paris
Du mardi au samedi 11h – 19h et sur rendez-vous

www.galeriejeanlouisramand.com