Delphine Pouillé – HappyMagicFun – 21 au 23/02 – Paris 03

Delphine Pouillé – HappyMagicFun – 21 au 23/02 – Paris 03

Exposition personnelle HappyMagicFun de Delphine Pouillé au 41 Rue de Turenne, Paris 03.

Vernissage vendredi 21 février à partir de 15h
Table ouverte à partir de 20h

Contre-évènement : dimanche 23 février à 18h >>> « K-GYM », séance de gymnastique d’entretien coréenne proposée par Sylvain Ollivier (durée : 45 min. env.)

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Dans l’atelier-laboratoire de Delphine Pouillé où serre-joints, ciment, produits d’étanchéité et autres outils du bâtiment remplacent les instruments chirurgicaux, prennent vie des sculptures aux silhouettes polymorphes. S’apparentant à des protubérances organiques, ses œuvres sont liées au corps humain à la fois par leur forme et par leur technique de réalisation qui leur donne vie. En faisant subir à ses « créatures » des mutations, interventions et mutilations, Delphine Pouillé est au plus près du vivant.

Peux-tu nous parler de tes premiers travaux, les Jacos, dans lesquels était déjà présent un rapport au corps, à la peau, à la contenance ?
Les Jacos sont des objets mous, aux formes biologiques, remplis de copeaux de mousse, que j’ai commencé à fabriquer lorsque j’étais étudiante à l’École des Beaux-Arts de Rennes en 2002 et 2003. J’ai conçu cinq Jacos en respectant des règles très précises de fabrication. Ils devaient être arrondis, colorés, avec une ouverture intérieure. 
Par les formes, la matière et les couleurs, les Jacos ont une dimension ludique et enfantine car le tissu est proche par son aspect de la peluche. Portés, ils constituent des sortes d’appendices, des extensions du corps et évoquent un rapport à la contrainte. Ils peuvent être même considérés comme des prisons pour les porteurs qui, entravés aux pieds, ne peuvent que difficilement se déplacer. 

Comment ces formes ont-elles évoluées ?
Au départ, mes pièces étaient liées à la performance. Les Jacos étaient portés par des modèles à travers des mises en scène qui pouvaient être photographiées ou filmées. Par la suite, j’ai fait des cagoules, puis des prothèses qui pouvaient relier plusieurs personnes. C’est le cas pour la pièce Garder ses distances que j’ai mise en scène au jardin des Tuileries. J’ai ensuite produit des formes en suspension que j’ai accrochées à hauteur d’homme afin de créer une confrontation visuelle. Lors de l’exposition Sculpere, les sculptures suspendues touchaient le sol comme dans une sorte de transition, à la différence du Massif du Sancy où, positionnées à même la terre, elles prenaient une certaine autonomie.

Extrait de l’entretien publié initialement dans la revue Point contemporain #2 disponible ici

Moments artistiques – Christian Aubert
41, rue de Turenne, Paris 3e