26/04▷01/07 – CAPUCINE VEVER – UNE TERRE QU‘ON NE VOIT JAMAIS AU MÊME  ENDROIT, DE JOUR COMME DE NUIT – INSTANTS CHAVIRÉS MONTREUIL

26/04▷01/07 – CAPUCINE VEVER – UNE TERRE QU‘ON NE VOIT JAMAIS AU MÊME  ENDROIT, DE JOUR COMME DE NUIT – INSTANTS CHAVIRÉS MONTREUIL

 Exposition personnelle Une terre qu‘on ne voit jamais au même  endroit, de jour comme de nuit de Capucine Vever  du 26 avril au 1er juillet au Instants Chavirés, Montreuil.

Vernissage jeudi 26 avril – 18h/21h

Commissariat : Guillaume Constantin

La notion de paysage et sa réalité percue sont bien une invention, un objet culturel déposé, ayant sa fonction propre qui est de réassurer en permanence les cadres de la perception du temps et de l’espace. Anne Cauquelin, L’invention du Paysage, Plon, 1989

Point errant né autant de la fiction que des instruments de navigation, il se déplace à une vitesse de 55 km par an, du Canada à la Russie. Bien que toutes les boussoles pointent vers lui, il est impossible de le harponner. Mobile et muet, il se fond dans la brume et transparaît sous les colonnes de limaille, se devine dans le souffle qui fait rouler les roses de Jéricho et se déplacer les montagnes. Il est l’espace où le champ magnétique terrestre pointe vers le bas, le lieu précis de convergence de tous les compas. Hypothèse scientifique au XIIème siècle, il trouve une représentation au XIVème, dans le récit de voyage supposément écrit par un moine franciscain, Inventio Fortunate. Dans cet ouvrage, il est un rocher noir entouré de tourbillons géants, redoutables et dangereux. Le livre fut perdu mais influenc, a durablement la cartographie comme la navigation : jamais rencontré, le point est pourtant bien représenté sur les mappemondes de Mercator, à la fin du XVIème siècle. Sa force d’attraction plus terrible que le chant de la sirène contraint les navires s’aventurant dans les eaux de l’Arctique à être construits avec des chevilles de bois et non de fer, car celles-ci seraient « inévitablement attirées par la montagne magnétique du nord ». Ce lieu indéterminé existe ainsi par la force de sa représentation fantasmée ; la fiction a un pouvoir de création. Tout comme la peinture fait naître le paysage, la carte crée le territoire. Espace atopique, il est sans lieu, déplacé ou malplacé.  Sophie Lapalu

 

Visuel de présentation : visuel extrait du film Rupes Nigra, 2017 – Production: résidence NEKaTOENEa, Conseil Départemental de la Seine Saint-Denis (dispositif In Situ) et DRAC île-de-France (Aide Individuelle à la Création). © Léo Leibovici

Instants Chavirés / Ancienne Brasserie Bouchoule
2 Rue Emile Zola – Montreuil – M°Robespierre
Exposition ouverte du mercredi au dimanche 15h/19h – entrée libre
www.instantschavires.com

 

Exposition_Capucine Vever_Instants Chavirés_Montreuil
Capucine Vever, visuel extrait du film RUPES NIGRA, 2017 –  Production: résidence NEKaTOENEa, Conseil Départemental de la Seine Saint-Denis (dispositif In Situ) et DRAC île-de-France (Aide Individuelle à la Création). © Léo Leibovici

Capucine Vever_Exposition_Instants Chavirés_Montreuil
Capucine Vever, L‘ENVOL DU PHÉNIX, 2016 –  Fiction sonore (4min 50sec) sur répondeur et annonces de rue dans le quartier de Belleville (Paris) jusqu’en mars 2019. Dans le cadre du Festival de l’inattention à Glass Box (2016) et de [Paris c’est Elles] organisé par AWARE (2018).

Capucine Veve_Instants Chavirés_Montreuil
Capucine Vever, ET IL FUT ACCUSÉ PAR SES CONTEMPORAINS D‘IMPIÉTÉ ET D‘ARROGANCE POUR AVOIR FRANCHI LES LIMITES PERMISES AUX MORTELS, 2016 –  vue d‘installation dans l‘exposition personnelle Les fictions prennent, avec le temps,un caractère de réalité qui les métamorphose (2017) galerie de l’École Supérieure d’Art Pays Basque, Bayonne.