10/03▷07/04 – HENDRIK HEGRAY – NO BAHNHOF – GALERIE ESCOUGNOU-CETRARO PARIS

10/03▷07/04 – HENDRIK HEGRAY – NO BAHNHOF  – GALERIE ESCOUGNOU-CETRARO PARIS

Exposition personnelle No Bahnhof de Hendrik Hegray du 10 mars au 7 avril à la Galerie Escougnou-Cetraro, Paris.

Vernissage samedi 10 mars 2018 à 18h

« Il y a peu, Hendrik Hegray m’écrivait « j’aimerais bien juste être un artiste outsider vivre à la campagne faire des peintures hideuses sur du bois et tirer au pistolet sur des boîtes de conserves vides et qu’on me foute la paix. Mais bon je suis quand même trop cultivé pour être outsider. Alors je sais pas.» Et le voilà qui fait le mariolle dans une galerie du Marais: son indécision chronique – et cultivée – a malgré tout (malgré lui?) régurgité un choix radical. Peut-on imaginer situation plus centrale, plus docile? Doit-on saluer le louable effort d’adaptation et de conformité aux normes de la production artistique contemporaine? Déplorer la propension du monde de l’art contemporain à absorber tout ce qui pourrait lui échapper (musique, agriculture, clubbing, cinéma, activisme, etc.) pour le faire rentrer dans des formats discursifs, convenus, acceptables d’un point de vue social et intellectuel? Pour ma part, j’interprète plutôt ce mouvement vers le centre comme la manifestation paradoxale d’un genre d’entropie (ce terme appartient pleinement au vocable dont je viens de me gausser : maintenant qu’Hendrik est là je ne vais pas me priver de lui infliger le traitement de rigueur). Je n’irai pas jusqu’à dire que la présence de plus en plus appuyée d’Hendrik Hegray dans le milieu de l’art puisse, à la manière d’un virus salvateur, y introduire le désordre, le chaos, l’indiscipline dont il a cruellement besoin. Non, il n’y a pas de messie chez nous. Et il n’y en aura probablement jamais. En revanche, l’entropie est chez Hegray une méthode. Elle a pour corollaires la passivité et le trouble qui l’amènent à ne pas se prononcer sur les lieux où apparaît son travail. L’entropie est aussi, souvent, le sujet de ses pièces, à fortiori quand celles-ci se penchent sur les normes de classification et de hiérarchisation de l’art, des espèces, des genres (Hegray ne distingue pas vraiment entre ces trois champs spécifiques : il est cultivé, peut se montrer docile, mais il ne faut pas exagérer). Parfois, cela produit des effets de distorsion perceptibles sur notre milieu, notre culture visuelle, son organisation : un miroir déformant. […] » Lili Reynaud Dewar

Galerie Escougnou-Cetraro
7 rue Saint-Claude, 75003 Paris